samedi 24 février 2007

Le "feedback"


La cour rouge
acrylique sur toile - 2006 - 30" x 24" (76,2 cm x 61,0 cm)

série "Formes noires"
vendu
www.alec5.com

Le "feedback"

Pourquoi, lorsqu'on est créateur, artiste ou inventeur, a-t-on tant besoin de "feedback", de commentaires sur ce que l'on fait?
Par insécurité? Par désir de reconnaissance? Par vanité?

Par insécurité? Probablement, car quel artiste n'a jamais remis son oeuvre en question un jour ou l'autre? À mon avis, c'est sain et constructif dans la plupart des cas. Mais cela peut aussi être si déstabilisant que certains iront jusqu'à renier leur travail, le trouvant soudainement si mauvais, qu'ils seront portés à le détruire. Par chance, dans mon cas, le fait de travailler sur plusieurs toiles en même temps, ne met pas trop d'importance sur l'une ou l'autre, avant qu'une certaine sélection naturelle s'opère. Oui, je n'ai pas peur de détruire ce que je considère comme inadéquat. Mais ce n'est pas toujours une destruction radicale. J'entends par là, que si je repasse une couche de blanc sur une mauvaise toile, il peut arrivé, quelque fois, que la composition surgisse du blanc qui a séché, et c'est alors un nouveau terrain de création qui s'offre à moi.

Par désir de reconnaissance? Certainement. Être reconnu pour ce que l'on fait, n'est-ce pas la raison de ce que l'on fait, justement. Que son oeuvre soit reconnue par le public, cela fait chaud au coeur et encourage à la création. Et être reconnu par ses paires? Voilà une sorte de consécration. Et puis, qui aime suer dans l'ombre, qui aime se donner corps et âme dans l'anonymat le plus complet?

Par vanité? Se faire flatter? Soyons honnêtes, tout le monde aime ça, d'une manière ou d'une autre. Mais cela n'est qu'un verni sur la vraie raison : La critique.

Ah! La critique! Aussi glorifiante qu'assassine, aussi utile que futile. Personnellement, la critique constructive (car toute autre ne sert à rien), est un moteur d'apprentissage, de dépassement de soi, un exercice d'humilité et surtout, un stimulant pur à la création. Un « j'aime beaucoup » ça fait toujours du bien, mais c'est lorsque le «pourquoi » est expliqué que cela prend tout son sens. Un « Je n'aime pas cela » fait mal, mais il devient tellement réconfortant lorsque la raison est que la personne a voulu porter l'attention sur une faiblesse réelle de l'oeuvre, afin de donner, par son opinion, une sorte de coup de main, une aide véritable par l'éclairage d'un autre angle de vue.

Pourquoi ai-je écrit ces lignes?.... Eh bien oui! Défoulez-vous, exprimez-vous, faites part de vos impressions. Ne vous retenez jamais d'exprimer votre opinion à un artiste, ils (nous) sont tous avides de commentaires.
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mercredi 21 février 2007

Être à la limite de l'abstrait et du figuratif


Mine de charbon en Sibérie
acrylique sur toile - 2006 - 30" x 24" (76,2 cm x 61,0 cm)

série "Formes noires"
vendu
www.alec5.com

Être à la limite de l'abstrait et du figuratif
ou le voyage immobile.


Ce n'est pas une règle que je me suis imposée. Ce n'est pas non plus une volonté consciente. C'est juste que l'image apparaît quelque fois plus clairement, plus "figurativement" que d'autres fois où la surface exprime suffisamment d'émotion et donc que l'abstraction s'installe. Mais à vrai dire, je ne me suis jamais posé la question de savoir, pour moi, ce qu'est l'abstraction, voire même, ce qu'est la peinture abstraite. Peindre. Simplement peindre. Si des images se concrétisent, tant mieux. Tant mieux car je remarque à quel point on a besoin de comprendre ce que l'on voit. On a besoin de mettre des mots, des balises pour ne pas se perdre.
Hors, justement, se perdre dans l'image est probablement l'exercice le moins contraignant, le plus agréable et le plus libérateur que l'on puisse faire. Car dans notre monde présent, où l'image a une telle importance, on ne se laisse plus aller à voguer sur la simple impression que peuvent nous transmettre nos propres émotions face à une image qui laissent justement la liberté d'interprétation. Je remarque, par exemple, qu'au petit écran, on nous montre une image déjà éloquente en y ajoutant une explication détaillée. Et si cela n'est pas assez, on la repasse inlassablement, en poussant l'injure jusqu'à encercler ce qu'il faut absolument voir. Comme si on ne voyait plus rien à force d'images multipliées.

Le calme et la sereinité que peut offrir une toile est, pour moi, un espace salvateur où mon esprit peut enfin se reposer et divaguer librement. Et cela est d'autant plus agréable que je pense dépenser moins d'énergie à me laisser aller qu'à bloquer mon cerveau à l'intrusion visuelle quotidienne.

On devrait apprendre à regarder de façon nouvelle ce qui est simplement là. Souvent, lorsque je marche en ville, par exemple, je lève mon regard et m'attarde volontiers sur un détail d'architecture, sur une couleur qui tranche avec son environnement. Le rouge de la brique d'un vieux mur d'usine, cerné par un parapet de toit d'aluminium, se détachant, à son tour, sur un ciel bleu éclatant... Cela ferait une photo cliché pour certain, mais ce genre de cliché ne semble plus faire partie de l'album visuel de beaucoup d'entre nous. Et il existe une soif grandissante et artificielle d'images de plus en plus fortes et fabriqués de toutes pièces. Mais l'image que l'on se fait du reste du monde, occulte complètement l'image que l'on a de notre monde proche, de ce qui nous entoure! On perd alors tous ces petits détails qui stimulent mais aussi repose l'esprit par leur simple présence. Tous ces petits détails qui nous rappel que quelqu'un, un jour à penser, à fabriquer, à réaliser quelque chose qui nous semble futile, mais qui dans l'ensemble est indispensable à l'équilibre d'une forme.

J'aime bien cette notion de voyage immobile.
Lorsque j'étais adolescent, il m'arrivait de marcher de longues heures dans ma ville d'origine, pour m'évader. En fait, je recherchais instinctivement des endroits, des angles de vues qui pouvaient me transporter dans un ailleurs qui, finalement était complètement issu de mon imagination. Il n'est pas "nécessairement nécessaire" de voyager aux confins de la planète pour se sentir ailleurs, ou pour découvrir des dimensions que l'on ne connaissait pas. Ces dimensions sont souvent en nous.
Ce voyage immobile peut se faire devant une toile, par exemple. Et c'est, je crois, ce que je propose dans ma peinture.
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samedi 17 février 2007

Expodium 2007





Expodium 2007

Cadre de vélo de montagne OPUS présenté au :
5e Salon du vélo EXPODIUM
Kiosque OPUS
du 16 au 18 février 2007
Place Bonaventure
800, De La Gauchetière Ouest, Montréal
Métro Bonaventure

Je suis agréablement surpris de la bonne réception de ce concept d'intégration picturale sur un cadre de vélo de montagne.
Il est vrai que, dans le milieu cycliste, il est rare de voir ce genre de convergence.

À noter que le chevalet a une longue histoire familiale. C'est celui sur lequel ma mère a très longtemps créé de grandes toiles, et de nombreux portraits, durant notre enfance. Même la lampe est d'origine!
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jeudi 15 février 2007

Musique


www.alec5.com

Musique

Et maintenant que je me suis replongé dans la peinture, j'y retrouve l'urgence qui m'avait presque épuisé lors de mon premier voyage. Mais j'y trouve aussi un nouvel espace, des sensations, des images qui me font aller sur d'autres voies. Et la musique, son écoute, a pris une importance toute autre. Autant la première fois, elle m'accompagnait au grès de ses humeurs, transformant les miennes, autant aujourd'hui, je la perçois comme une trame dense et enveloppante, telle une musique cinématographique, soulignant encore plus chaque geste, au point d'elle-même se confondre à l'image.
Même si j'ai coupé la corde de la création musicale, cela me fait dire qu'il faudra bien un jour, que je reprenne la composition, mais en y intégrant complètement cette dimension picturale. Il faudra alors que j'oublie totalement que j'ai pu faire du jazz, du blues, du funk, et même de la chanson pop. Il faudra, dans un sens que je fasse la même démarche que j'ai fait pour la peinture, c'est-à-dire de me débarrasser de ma formation académique, pour libérer mon geste créatif. Il va de soi que je pense à de la composition instrumentale. Plus question de chanter. Je ferai probablement la musique de mes toiles.
C'est à voir... heu.. à entendre! Mais cela n'est vraiment pas pour tout de suite.
Ce que je redécouvre et j'écoute beaucoup ces temps-ci, c'est l'album "Arbour Zena" de Keith Jarrett, avec Jan Gabarek.
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vendredi 9 février 2007

Premier survol


Le télégraphe
acrylique sur toile - 2006 - 36" x 48" (91,4 cm x 121,9 cm)

série "Formes noires"
www.alec5.com

Premier survol

Créer, pour moi est avant tout une façon de respirer, de me nourrir, mais aussi de me décharger. C'est un besoin viscéral qui, s'il n'est pas assouvit, peut me mettre dans un état de manque étrange, proche de la faim. C'est aussi psychique que physique.
Pour cette raison, j'ai instinctivement développé plusieurs champs de création, dans des domaines divers. Sorte de moyen de m'assurer un résultat quoi qu'il advienne. Cela s'est souvent avéré salutaire, car si le dessin n'allait pas, par exemple, la musique m'apportait cet exutoire nécessaire à mon bien-être. Si celle-ci faisait défaut à son tour, il y avait encore les projets de design, ou encore un roman en chantier. Bref, d'une façon ou d'une autre, il y avait toujours moyen de s'en sortir!

Puis, après de nombreuses années, je me suis rendu compte que toute cette énergie se dilapidait sur les multiples cordes d'un arc qui ne visait pas grand-chose finalement. Car les divers domaines de création ne se mêlaient que très rarement.
Alors il m'a semblé nécessaire de couper quelques cordes et d'en tisser une, plus solide : les arts visuels.

Seuls ont subsistés, alors, la peinture, le design et l'écriture. L'écriture? Oui car mes romans (même si je suis pourri en orthographe, et cela ne m'empêche pas d'avoir un plaisir sans borne pour écrire) traitent essentiellement d'art visuel, plastique ou sonore. La dimension littéraire me permet d'explorer le visuel sur un tout autre plan, celui du pur imaginaire de chacun. Car même si la description de telle ou telle image ou forme peut être largement et longuement élaborée, reste que chaque lecteur se fera, selon sa connaissance, son parcours ou sa compréhension, une image reflétant sa propre concrétisation visuelle.

C'est un peu ce que je laisse aussi dans ma peinture : la possibilité de l'interprétation de chacun.

Avec le temps, la peinture c'est imposée, pour moi, comme l'élément principal, l'univers le plus évident à explorer. Ma formation de graphiste, de designer, mais aussi, et surtout, mon enfance d'atelier de peintre, de pinceaux, d'odeurs de térébenthine, la vision des toiles de ma mère progressant tranquillement au rythme des musiques classiques diffusées à la radio, tous ces éléments auront certainement marqué mon esprit et mon instinct pictural.

Cette nécessité absolue de créer ne s'est pas assagie, loin de là, mais s'est canalisée sur quelque chose de plus serein. Et je pense que ma peinture d'aujourd'hui en témoigne.

Après la période des "Surfaces" et des "Structures" (voir www.alec5.com), la période des "Mécaniques" (1990-1991) a été une sorte d'exutoire pour un ensemble de sentiments complexes, issus de ma situation de l'époque. Changement de cap professionnel, changement de pays, et de status civique (divorce).

Une grande pose d'une dizaine d'années a été nécessaire pour que je puisse à nouveau plonger dans l'univers de la peinture "active". Active, parce que je n'ai pas l'impression d'avoir arrêté pour autant mon parcours pictural durant ce temps. Mon graphisme a subi de grands changements issus des "Mécaniques". Ma façon même d'aborder l'illustration, la mise en page, les choix de couleurs, ont subi l'influence de cette période.

Le retour à la peinture "active" a débuté en 2004. Puis en 2006 c'est ma "rentrée montréalaise" avec une première exposition, à la galerie Gora. Depuis, c'est l'envie de faire sortir de l'atelier les oeuvres, d'une part pour ne pas trop s'y attacher (comme je l'ai fait pour les séries précédentes), mais aussi parce que je ressens le besoin de mettre au jour un travail que j'ai enfin envie de partager.

Et ce blogue (ou blog?) est une extension (bien de son temps) à ce besoin de partage. Alors voici ce premier texte, cette première improvisation sur thème...

vendredi 2 février 2007

Lorsque l'art rencontre la technologie.

31 janvier 2007
COMMUNIQUÉ.
Pour diffusion immédiate.


Lorsque l'art rencontre la technologie.

D'un côté Alec, artiste peintre, de l'autre, Opus, fabricant canadien de vélos de route et de montagne.

L'art et la technologie font partie de la vie d'Alec. En plus d'être peintre, il est designer de vélos. Mais les deux domaines n'avaient jamais fusionnés, jusqu'à ce qu'Opus (www.opusbike.com) lui propose d'intégrer une de ses oeuvres sur un nouveau cadre de vélo de montagne, le Maadh (all-mountain), distribué à travers le Canada par OGC.

Cette oeuvre, c'est "Carcasse pour le vent", issue de la série "Mécaniques" (www.alec5.com).
Plusieurs extraits de cette toile enrobent le cadre de vélo à double suspensions, au fini noir mat qui, déjà par son design, offre une allure mécanique complexe.
C'est le premier d'une série. Déjà pour 2008, d'autres concepts s'établissent.

Ce cadre de vélo de montagne OPUS sera présenté au :
5e Salon du vélo EXPODIUM - Kiosque OPUS
du 16 au 18 février 2007
Place Bonaventure - 800, De La Gauchetière Ouest, Montréal
(Métro Bonaventure)

- 30 -

Renseignements :
Stéphane Le Beau
chef de produits OPUS
www.opusbike.com


Carcasse pour le vent
acrylique sur toile - 1991 - 48" x 22" (121,9 cm x 55,9 cm)

www.alec5.com