mercredi 27 juin 2007

Bilan du printemps


exposition Chez Baptiste, mai-juin 07

Bilan

Fin de la saision printanière des expositions. Le bilan est relativement positif. Bons commentaires, quelques ventes.
C'était une saison plus axée sur les bistrots : O Patro Vys (février-mars), Bistrot In Vivo (avril-mai), Chez Baptiste (mai-juin), une galerie tout de même : Espace L78 (janvier-février), le salon Expodium (février), et une participation à un affichage extérieur (avril 07 - avril 08).

Je pense que j'aime autant exposer en galerie qu'en bistrot (une chance que ça ne fume plus!). Certe, dans une galerie, comme me faisait remarque un monsieur qui est venu à quelques expositions, l'environnement est plus propice à l'observation en profondeur, à l'introspection de son état d'âme face à une oeuvre. Les conditions d'éclairage, et de mise en "scène", si on peut dire, sont plus favorables à la découverte du travail de l'artiste.
Mais en bistrot, il y a un contact plus direct, sans préavis, sans préjugé, moins solennel, qui fait que l'observateur peut, à sa guise, regarder ou pas les oeuvres. Il y a plus de chance, évidemment, qu'une oeuvre interpelle quelqu'un qui n'était pas venu pour cela. Alors il y a une vraie rencontre. Et j'aime beaucoup ça!
Les vernissages de galerie sont plus "prestigieux". Ceux de bistrots plus "hasardeux". Mais, au bout du compte, une exposition est une exposition. Faire voir ses oeuvres, faire connaître son travail, est à mon sens l'essentielle de la démarche d'exposer.
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mardi 26 juin 2007

Floristella Stephani

Floristella Stephani

Floristella Stephani n'est plus. Elle s'est éteinte hier à Paris. Compagne du peintre Thierry Vernet, elle était l'âme la plus douce que j'ai connu. Peintre également, elle transmettait par ces toiles cette douceur au regard des autres. C'était la soeur de mon père.












Coquelicots, huile sur toile

lundi 25 juin 2007

Usine C


La passerelle de l'usine
acrylique sur toile - 2006 - 24" x 20" (61,0 cm x 50,8 cm)

série "Formes noires"
www.alec5.com

Usine C

Cette année encore, mon travail a été refusé pour être exposé à l'Usine C. Dommage! Il me semble que ma peinture d'usines s'inscrirait bien dans leur univers post-industriel. Mais bon, je peux comprendre qu'au nombre de dossiers qu'ils reçoivent... Enfin c'est la réponse standard.
On essaiera l'année prochaine.
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jeudi 21 juin 2007

La question


Triple cheminée
acrylique sur toile - 2007 - 40" x 30" (101,6 cm x 76,2 cm)

série "Usines"
www.alec5.com

La question

— Et ces images te viennent d'où?
— Ce qui serait facile de répondre serait : "de partout". Ça te va?
— Bien sûr que non. C'est trop facile.
— Tu sais, quelquefois on a pas envie d'être plus intellectuel qu'il ne le faut.
— OK, mais force-toi un peu. J'ai un article à pondre moi!
— D'accord. Mais j'espère que tu vas pas me poser la question qui tue, qui me tue spécialement?
— Quelle question?
— "Combien de temps ça vous prend pour peindre un tableau? "...
Et le journaliste barra rapidement une ligne de texte sur son calepin. Puis pour dissiper son geste, il saisit son verre et avala d'une traite le reste de sa bière.
— ...Non, parce que ce genre de question, je ne suis plus capable. Combien de temps? On en a rien à foutre! Une toile a-t-elle plus de valeur si on y a passé mille heures? C'est fou comme les gens ont tant besoin de balises pour comprendre le monde qui les entoure.
Un silence s'installa. Le journaliste fit le bilan de ses questions, puis se lança.
— Disons que tu te retrouves devant un vrai journaliste professionnel...
— ...Qui serait en face d'un vrai peintre professionnel?
Ils se mirent à rire.
— ...et que tu n'ais pas le choix de répondre à cette question, reprit le journaliste.
La terrasse était bondée et colorée en cette fin d'après midi d'été. Un vieil homme gris arpentait lentement le trottoir. Le peintre l'observa un moment.
— En fait, répondit-il enfin, le regard dans le vide, pour faire une toile, dans mon cas, ça prend vingt ans!
Le journaliste eut un sourire niais.
— Oui, ça prend vingt ans, reprit le peintre. Une toile, qu'elle soit exécutée en trois mois ou en cinq minutes, est un cumulatif d'expérience, de parcours, de culture, de maîtrise, de technique, d'apprentissage, de désaprentissage, de laisser-aller, d'abandon... Cette toile est le résultat du moment, un instantané qui cumule présent et passé. Oui, ça m'a pris vingt ans pour en arriver là.
— Et dans quelques années, alors? ajouta fièrement le journaliste.
Le peintre se retourna vers lui et le fixa sérieusement.
— Ben ça fera plus d'années encore! Prochaine question!
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samedi 16 juin 2007

Les cheminées


Usine
acrylique sur toile - 2007 - 48" x 36" (121,9 cm x 91,4 cm)

série "Formes noires"
www.alec5.com

Les cheminées

Je ne sais pas où je m'en vais avec ces images de cheminées. Comme toujours, quelque chose m'appelle. Une forme, une ambiance, surgissant de mon subconscient. J'ai déjà justifié la répétition d'image (Répétition et recyclage), mais quelque fois cela me trouble de ne pouvoir sortir d'un thème, quitte à reconstruire la même image que sur la toile précédente.
D'autres fois je me dis que, de façon très pragmatique, si un thème vient faire vibrer la sensibilité de quelqu'un, il aura ainsi la possibilité de choisir l'image qui lui conviendra le mieux!
Mais bien sûr, ce n'est pas ce qui me guide.
Le confort? Tiens! Étrange comme raison! Oui, il y a une certaine notion de confort dans cette répétition. En fait c'est exactement le même sentiment que lorsqu'on voit un bon film, lorsqu'on lit un bon livre qui nous crée des images dans lesquelles on se sent bien, on n'a pas envie que le film se termine tout de suite, que l'histoire s'arrête.
Alors, comme je suis le metteur en scène, je me permets de refaire les mêmes plans-séquences.

Ces cheminées étaient là depuis le début de l'expérience des formes noires, mais cette fois-ci elle sont plus anecdotiques, plus figuratives, plus narratives.
Vais-je aller vers le figuratisme? La question ne se pose pas. J'irais où mon exploration me mènera.
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jeudi 14 juin 2007

Quelle famille!

Les peintres qui m'entourent

Ceska
La première peintre que j'ai connue, et que je connais bien. Elle m'a initié à la peinture, par ces dimanches ensoleillés où l'atelier embaumait les senteurs de térébenthine. Elle m'a sensibilisé au brossé insicif (jeu de mot à peine voilé, car son nom de jeune fille est Brosset), légèrement impressionniste. Elle m'a éveillé à l'art, que ce soit pictural, architectural ou musical. La première peintre que j'ai connue, c'est ma mère.
Elle nous a trimbalés, ma soeur et moi, dans tous les musées d'Europe. Elle m'avait dit, un jour : « Tu sais, les musées, ça peut être très chiant! Mais il suffit que tu y trouves une seule oeuvre qui te fasse quelque chose, pour que le déplacement en vaille la peine. » Et moi, petit gars, je courrais dans les allées où il ne fallait pas courir, pour trouver "l'oeuvre".

Marianne Belloni, née Brosset
Hé oui, la soeur de ma mère, qui, par ces impressionnants et magnifiques collages peints, pourrait allègrement se déclarer artiste. Mais ne la faites pas rougir en la nommant ainsi. Se servant d'anciens panneaux de coffrage à béton (autant dire que ses oeuvres sont pesantes!), elle réalise ces fabuleux collages d'affiches, de textes et autres extraits de revue, qu'elle glane, ça et là. Expose-t-elle? Je dois avouer que je ne le sais même pas. Si ce n'est pas le cas, elle devrait, car ses nombreuses oeuvres méritent d'être vues.

George Brosset
Mon grand père. Peintre dit "du dimanche", à la sensibilité toute en douceur et en volupté. Il m'a marqué par ses d'huiles très fondues (normale, c'est un Suisse!). Il m'a aussi mené, sans le savoir, sur la voie des mots, de l'écriture (mais pas de l'orthographe malheureusement! Je suis toujours aussi mauvais!). Il a publié de nombreux ouvrages et romans, reçut plusieurs prix littéraires. À 97 ans, il écrit encore des romans sur son Mac!

Thierry Vernet
Un oncle, un peintre, né à Genève, Thierry Vernet vivait depuis une trentaine d'années à Paris avec la soeur de mon père, Floristella Stephani, également peintre.
Thierry, je l'ai peu connu. J'ai des souvenirs, enfant de 4 ou 5 ans, lorsque nous allions le voir à Paris et une autre fois, à l'orée de ma vie d'adulte. Ce fut alors une rencontre plus marquante, dans son atelier rue des Cascades.
Décédé depuis quelques années, je regrette de ne pas pouvoir le rencontrer "pour vrai", aujourd'hui que mon propre parcours de peintre m'amène à comprendre tant sa peinture.

Floristella Stephani
Dans la même mouvance que Thierry Vernet, elle peint un univers de douceur et de couleurs, un univers où le temps semble ne plus être ni une constance, ni une contrainte.

Malheureusement, tous ces artistes n'ont pas de site où l'on peut admirer leur travail.

dimanche 3 juin 2007

À la TOHU!


www.tohu.ca

Bonne nouvelle! Je prépare, pour mars et avril 2008, ma plus grosse exposition en carrière (Carrière! C'est un peu pompeux, mais ça sonne bien dans ce cas!). Probablement même une sorte de rétrospective sur mes 17 ans de peinture...
Où ça? À la TOHU!

Les gens de la TOHU sont tombés sur mon site et ont aimé mon travail. J'avoue que c'est une grande et très heureuse surprise. La salle d'exposition est immense, le plafond à trente pieds du sol offre la possibilité d'accrocher d'immenses bannières de tulles translucides en vinyl, avec des reproductions d'extrait de mes toiles. Ça va être impressionant!

Si je pars sur l'idée de faire un bilan, je présenterais les trois grandes séries (ou périodes) de ma production, soit : Les "Surfaces" 1990, les "Structures et Mécaniques" 1991, et naturellement les "Formes noires" 2004 à aujourd'hui. Pour la section "Mécaniques", j'y ajouterais aussi les deux cadres de vélo Opus qui arborent chacun des extraits de deux toiles : "Carcasse pour le vent" (91) et "Le petit savant fou" (91), qui seront aussi présentées. Ces cadres de vélo de montagne font partie respectivement de la production 07 et 08 de la gamme Opus.
Maadh 07 - cadre de vélo Opus

Une année pour y penser. Une année pour peindre de nouvelles toiles, de grandes toiles... Et une question se pose : Où en serais-je dans une année? Ma recherche m'aura-t-elle amené sur d'autres voies? Ma récente expérience des "cheminées" m'a fait légèrement bifurquer sur une nouvelle liberté picturale. Est-elle un préambule à une toute nouvelle approche?

J'aime mieux ne pas y penser. Trop de questions possibles. Peindre un point c'est tout! Et rendu à janvier et février 08, je ferais un bilan et déciderais de faire cette exposition avec le meilleur matériel possible.
C'est un peu fou cette notion temporelle. Une année de création, de recherche, d'expérience, de réalisation... Mon travail ne sera peut-être plus le même du tout. Une autre série? J'en doute, je me sens tellement bien avec mes "Formes noires". Mais qui peut prévoir l'avenir?

Pour ceux qui ne connaissent pas la TOHU :
« La Tohu, la Cité des Arts du Cirque est un organisme à but non lucratif qui vise à diffuser les arts du cirque. Elle est située dans l'arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension de la ville de Montréal sur le site du Complexe environnemental Saint-Michel, lieu d'une ancienne carrière de calcaire et d'enfouissement des déchets récemment revitalisé en parc urbain. La Tohu fut le premier bâtiment vert certifié LEED* au Québec.»
*Le Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) est un système américain de standardisation d'écoconstructions développé par le US Green Building Council.
(source Wikipédia)
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vendredi 1 juin 2007

Perspectives


Réflexions indutrielles
acrylique sur toile - 2007 - 24" x 32" (61,0 cm x 81,3 cm)

série "Formes noires"
www.alec5.com

Perspectives

Ayant apprit le dessin de perspective dans mes premières années d'études à l'école des Arts Décoratifs, et l'ayant abondamment utilisé dans ma vie professionnelle, il aurait été logique qu'on retrouve des perspectives aujourd'hui dans ma peinture. Or, justement, elles semblent absentes à première vue. Peut-être par volonté de me départir de ma formation académique. Ce n'est pas que je ne les ai essayées. Mais à chaque fois, j'ai eu l'impression de tomber dans une sorte de réalisme qui ne cadrait pas avec mon univers visuel actuel.
Dans un sens, cela n'empêche pas qu'une certaine perspective soit tout de même présente dans mes thèmes récurants de bâtisses fantomatiques sur font de ciel brumeux. Il y a bien un premier, un second et un troisième plan dans les toiles les plus récentes.
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