lundi 30 juillet 2007

Nécessité de peindre?



Nécessité de peindre?

En fait, ce n'est pas la nécessité de peintre qui me pousse à peindre. C'est plutôt le besoin viscéral de créer. Viscérale, car si je ne crée rien durant plus de deux semaines, j'en ai mal au ventre, comme une faim qui ronge les entrailles. Je deviens plus impatient, plus déprimé. C'est vraiment un effet physique. Je n'ai jamais su pourquoi et comment ce besoin de créer jouait sur mes hormones, car il s'agit bien de biochimie.
Ce serait un sujet d'étude scientifique très intéressant, inusité. Je lance l'idée à tous ceux pour qui l'art est un univers incompréhensible, pour qui les artistes sont des extraterrestres!

La création libère-t-elle des subtences dans le corps?

Je serais porté à le croire, car, lorsque je crée, l'effet "endorphine" est réel. En plus, plus besoin de manger, plus besoin de dormir. L'état d'éveil est si intense que l'oeil acquière une acuité hors de l'ordinaire. La suggestivité de la pensée, lors de l'acte créatif, est telle qu'il m'arrive de changer de réalité. « Pas besoin de drogue! » dirait l'autre. Non, mais je suis sûr que je testerais positif! Positivement créatif!
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jeudi 26 juillet 2007

Pourquoi pas la sculpture?


Échafaudage 4
acrylique sur toile - 1991 - 48" x 24" (121,9 cm x 61,0 cm)
série "Structures"
www.alec5.com

Pourquoi pas la sculpture?

Oui, cela m'attire. Le "vrai" tridimensionnel est une chose fascinante. Pourvoir créer dans l'espace, pleinement. Jouer avec les volumes et les vides, les ombres et les lumières...
J'ai déjà essayé, par le passé, de faire des (grandes) maquettes de ce qu'aurait pu être ma peinture en trois dimensions.
À l'époque, en 90-91, j'explorais le thème des "Structures" en peinture. J'avais eu le goût de transcrire ce que je faisais en sculpture. Cela avait donné quelques résultats qui me plaisaient. Mais comme la finalité de ces sculptures imposait le métal et la soudure au chalumeau, j'en suis resté au stade de maquettes en bambou et plaques d'acier galvanisé.

Il y a quelque chose qui me fascine dans l'idée de transcrire un thème d'un médium à l'autre. Présentement, je pense à transcrire les "Formes noires" en musique! L'écart semble bien plus grand que de la peinture à la sculpture. Mais finalement, ce n'est pas si loin. Ne vous est-il jamais arrivé d'entendre une sorte de musique en voyant une oeuvre d'art?
Cette musique, si je me lance dans cette direction artistique, se rapprocherait probablement plus de la musique de film.

mardi 24 juillet 2007

La perspective sans point de fuite


Le canal
acrylique sur toile - 2007 - 36" x 20" (61,0 cm x 91,4 cm)

série "Formes noires"
www.alec5.com

La perspective sans point de fuite

La perspective sans point de fuite, sans lignes convergentes. Réussir à donner la profondeur par sa simple évocation.
Comment?
Par la disposition des tons? C'est peut-être déjà une avenue à suivre. En effet, la profondeur de champs d'un paysage peut s'exprimer par effet de camaïeux, en éclaircissant les plans "arrières" par rapport aux plans "avants".
Par les flous et les nets? C'est aussi une possibilité. C'est un peu plus "photographique" comme approche.

En fait, sans vraiment en être conscient, je pense que j'utilise ces méthodes pour laisser une sorte de perspective suggestive à mes toiles. Ainsi je laisse l'observateur se placer dans l'espace proposé.

N'est-ce pas là l'essence même de l'abstraction? Faire abstraction?
Alors je fais abstraction de la perspective telle que construite selon les conventions académiques.
Est-ce une règle? Non, juste un besoin de liberté. Et si c'en était tout de même une, je me permettrais de la transgresser n'importe quand.
Est-ce nécessaire? Rien n'est nécessaire que ce que l'on désigne comme tel. Même peindre...
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lundi 23 juillet 2007

Dans la série : Ça ne date pas d'hier! (2)

Aah! Les après-midi ensoleillés à la campagne, alors que les adultes cuvaient leur vin en ronflant, je passais des heures à m'aveugler sur un canevas blanc...

1974, Montagnet, Haute-Savoie, France.

Ça ne date pas d'hier! (1)
Ça ne date pas d'hier! (3) 

jeudi 19 juillet 2007

Bidimensionalité


La cheminée à deux doigts
acrylique sur toile - 2007 - 14" x 18" (35,6 cm x 45,7 cm)

Série "Usines"
www.alec5.com

Bidimensionalité

Pour continuer ma réflexion sur l'acte de peindre (Réflexions, 10 juillet 2007).

J'ai toujours été dérangé par les peintures figuratives sur les carrosseries d'automobile. Non seulement, la plupart du temps elles sont franchement kitschs, mais une carrosserie est une surface sculpturale, et une image anecdotique n'y a pas sa place. Le soutien graphique, par des lignes, des surfaces et autres, accentuant ou soulignant tel ou tel détail de la carrosserie est, pour ma part, bien plus intéressant. Quoiqu'en général, une belle carrosserie n'a nullement besoin de graphisme additionnel.

La photographie est une fenêtre sur la vie, le monde, les gens, etc. La photographie, qu'elle soit réaliste, journaliste, ou transformée, traitée, reste l'expression d'une image réelle, une vérité figée et explicite.

Je vais sûrement me mettre à dos certaines personnes, mais les représentations figuratives en peinture, même impressionnistes, expressionnistes, fauvistes, ...iste cetera, ne sont que des ersatz de ce que peut être une image photographique.
D'autant plus la peinture photoréaliste est pour moi qu'une simple (enfin... difficile) prouesse technique, certe virtuose, mais ennuyante a la fin. Comme un solo de guitariste ou de batteur à l'ego démesuré. J'étais très impressionné par ces peintures, dans les années 70-80, mais aujourd'hui...
Haa! Les années 80... Pouach!
Mais je m'égare.

Cela ne veut pas dire que je n'apprécie pas l'image. Bien au contraire. Elle est le support principal de l'émotion picturale. Mais je préfère de loin l'image bidimensionnelle car elle laisse à l'observateur la possibilité de créer sa propre perception de la perspective. J'ai essayé, par le passé, certaines formes figuratives, mais elles me limitaient, elles me contraignaient à suivre le sens de l'image tel qu'on puisse la comprendre. J'ai voulu me libéré de cette contrainte.

La surface! Une toile est une surface. Elle se place sur un mur. L'une et l'autre sont planes. Bien sûr, il y a des peintres qui exploitent à merveille la texture de la peinture, l'épaisseur du médium. Au mieux. cela frôle le bas relief, mais cela reste tout de même bidimensionnel.

L'acte de peintre prouve par lui-même qu'il s'agit de bidimensionalité. Point.
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mardi 17 juillet 2007

Dans la série : Ça ne date pas d'hier!



Peindre par terre (2)

La preuve que ça ne date pas d'hier ma façon de peindre par terre. (voir billet du 30 mars 2007)
Pouvoir prendre toute la place, ne pas être restreint par un chevalet, par les rebords d'une table...

Ça ne date pas d'hier! (2)
Ça ne date pas d'hier! (3)
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jeudi 12 juillet 2007

Vous avez dit : un atelier?



Ma période 90-91, de la série des "Mécaniques", a été la plus intense. Ce n'était pas pour rien qu'elle s'appelait "Mécaniques", car mon atelier recevait autant la création de nouvelles toiles que la re-création de vieilles motos. (J'habitais au 2e d'un triplex!).

En fait, à cette époque, je m'épanouissais dans les deux. Autant je me découvrais dans une peinture beaucoup plus personnelle, autant je découvrais complètement la mécanique et son impitoyable logique. Autant l'une me poussait à la subjectivité, autant l'autre à la parfaite objectivité. Et N'allez pas croire que j'étais un "gars de bécyque!", pas du tout! En fait il s'agissait d'une transposition sculpturale. Mais, tant qu'à faire, pourquoi ne pas rendre ces sculptures utiles et mobiles.

Ai-je encore les cinq motos et un véritable magasin de pièces bien classées dans mon appartement? Où mettrais-je toutes mes nouvelles toiles? Non, ces mécaniques tridimensionnelles sont parties. Aujourd'hui je rêve bien plus d'un sympathique petit scooter, d'une petite Vespa pleine d'allégresse, de légèreté et d'économie!

Reste les toiles de cette époque qui feront l'objet de l'exposition à la TOHU, en 2008.


Le savant fou
acrylique sur toile - 1991 - 48" x 36" (121,9 cm x 91,4 cm)

série "Mécaniques"
www.alec5.com

Le cheval à piston
acrylique sur toile - 1991 - 40" x 30" (101,6 cm x 76,2 cm)

série "Mécaniques"
www.alec5.com

mardi 10 juillet 2007

Réflexions


test par ordinateur - 2007

Je crois que je comprends maintenant pourquoi je n'ai que très peu utilisé la perspective en peinture. Pour ma part, la peinture est un acte bidimensionnel. Ce qui résulte de cet acte est une expression de surface, une toile. Autrement, je sens que cela se rapproche plus de l'ordre de l'illustration, voire de la photographie.
Je ne suis pas désintéressé par la profondeur, mais l'étendue de la surface me donne une "plage" d'expression directe, manuelle, éliminant tout artifice que peut engendrer le besoin de créer une image tridimensionnelle sur une surface qui ne l'est pas.

Aïe! Deviendrais-je conceptuel? Non, je ne fais que cerner l'une des raisons qui me pousse à peindre. Le plaisir de la surface.
Reste probablement à identifier les autres raisons, mais élaborer cette réflexion échafauderait peut-être plus de justificatifs que de raisons réelles.

Pourquoi soudainement une telle réflexion? Probablement parce que c'est l'été (ou ce qui semble l'être). En fait, je me rends compte, depuis toutes ces années, que ma période féconde en création est l'hiver et que lorsque le temps s'adoucit, je sors de ma tanière et je passe à autre chose.
J'ai toujours une sorte de culpabilité à ralentir mon rythme, comme si quelque chose allait m'échapper.
C'est peut-être le cas, mais je ne le saurais jamais.
Quoi qu'il en soit, sitôt le froid revenu, le feu se rallume et une kyrielle de toiles émergent! (Au secours! Je n'ai plus de place!)

À l'issue de ces périodes intensives de création, une bifurcation s'opère à chaque fois, et l'engagement soudain sur une voie différente me pousse à faire une pose et observer mon travail sans plus rien toucher. Cette fin de saison, ce fut la découverte des cheminées.
Mais, contrairement à ce qui semble être devenu une tradition, ces images me stimulent à continuer. Plus lentement, mais de façon certaine.

J'ai classé finalement la toute dernière toile Structures industrielles dans les hors-séries, du fait de sa composition perspective.
Si la tendance des cheminées se défini plus qu'actuellement, je créerais probablement une nouvelle série, différenciée des "Formes noires". Mais pour l'instant, ces cheminées sont si proches des dites formes noires, que je les laisse vivre en cohabitation, peut-être pour voir où cela me mènera.
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samedi 7 juillet 2007

Le point de départ


American Fields
acrylique sur toile - 1991 - 34" x 48" (121,9 cm x 121,9 cm)

série "Mécaniques"
www.alec5.com

Le point de départ

En 90, alors qu'une récession faisait quelques victimes sur le marcher du travail, je fus parmi tant d'autres à perdre mon emploi pour raison "économique". Profitant de cette mise à l'écart forcé, je fis un bilan de mes années professionnelles en publicité. Le résultat, ou plutôt le constat, fut qu'un certain raz-le-bol s'était installé depuis quelques temps et que cet arrêt était probablement une aubaine pour me ressourcer.

Je n'avais jamais "vraiment" peint. À part l'illustration, le dessin, je n'avais jamais exploré la peinture à fond. Concours de circonstances, ma blonde de l'époque me quitta (enfin... c'était très réciproque finalement!). Elle était sculpteure et céramiste. Artiste, quoi!
Moi, de mon côté, pour ne pas marcher dans ces platebandes, je m'étais toujours interdit, en quelque sorte, de plonger dans les arts visuels. Mais cette liberté soudaine, d'emploi et de blonde, faisait de cette voie artistique, un chemin désormais incontournable. Alors ce fut le début d'un long voyage pictural.

Après avoir fait quelques essais plutôt lamentables, coincé de maniérisme de graphiste, de contrôle technique et autres tares qu'une formation académique put engendrer, je me suis progressivement affranchi de ces règles et ait libéré ma main de contrainte esthétique. Ce fut long. C'est probablement pour cette raison que toute la première série, peinte sur d'immenses panneaux de poussière de bois compressé, je ne l'ai pas gardé. D'abord parce qu'elle était bien trop lourde à transporter et à entreposer, mais surtout parce que les thèmes étaient d'une telle violence (fallait que ça sorte!) que je ne les aurais pas vraiment revendiqués.
C'est avec la série des "Surfaces" que je me suis retrouvé. Puis "Structures" et "Mécaniques".
L'hiver 90-91 fut une explosion de création.
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mardi 3 juillet 2007

Sècheresse, perspectives et espace.


Structures industrielles
acrylique sur toile - 2007 - 36" x 48" (91,4 cm x 121,9 cm)

série "Usines"
www.alec5.com

Sècheresse, perspectives et espace

Finalement, après avoir expérimenté l'humidité d'une peinture plus "boueuse", je suis rapidement retombé dans une technique plus sèche, de frottage intensif.
Il me semble que cela est plus en accord avec les thèmes qui animent mes toiles. Usines, usure, rouille, métal, briques, ciment, poussière...
Et puis en relisant mon billet sur les perspectives, j'ai voulu me parjurer et tenter le point de fuite. On verra bien ou cela me mènera. Il se peut aussi que ce soit la seule toile de ce type. Il se peut même que je revienne aux aplats plus abstraits, plus "Formes noires" que la récente série des cheminées...

Pour le moment, je vais ralentir un peu le rythme car, d'une part, je commence sérieusement à manquer de place dans mon atelier pour entreposer toutes ces toiles, mais aussi pour prendre un peu de recul.
Et puis j'ai un nouveau roman à écrire (www.alec5.com - écriture).
Alors si je peins tout le temps... Mais les pinceaux ne sont jamais très loin.
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dimanche 1 juillet 2007

Sylvain Tremblay


Sylvain Tremblay " Fondement des attractions "
61x61 cm - Huile s/toile et laque



Sylvain Tremblay " Racine du temps "
122x152cm - Huile s/toile et laque



Sylvain Tremblay " Façonnement du temps "
76x152 cm - Huile s/toile et laque


Je viens de voir un reportage, au journal télévisé du soir de Radio-Canada, sur le peintre Montréalais Sylvain Tremblay, un des rares artistes d'ici à pouvoir vivre de son art, et très bien à part de celà!
Que l'on aime ou que l'on aime pas c'est un autre débat*, mais il faut reconnaître qu'il a su très bien se débrouiller pour gérer une carrière internationale.
Et mon questionnement est là justement : Mais comment fait-il pour garder le contrôle? (Il travail sans agent!)

Lorsque, pour ma part, j'envoie une toile en Europe, cela me rend nerveux. Va-t-elle être endommagée, ou pire, va-t-elle se perdre? Et, en plus, dans mon cas, il ne s'agit que de ce souci-là, car ladite toile s'en va directement chez l'acheteur.
Mais dans le cas de représentation par une galerie à l'autre bout du monde, comment fait-il pour ne pas se faire avoir? Pour ne pas perdre ses toiles? Pour récupérer son dû? Pour ne pas perdre ses droits d'auteur (car la reproduction est si facile!). Bien sûr, il y a des contrats, mais il faut avoir les reins solides pour assumer les conséquences de poursuites, et souvent les galeries d'envergure ont aussi leurs avocats d'envergure!

Je lui enverrais probablement un courriel, mais comme je l'imagine, à la suite de ce long reportage, il va recevoir des tonnes de courriels et d'appels. J'attendrais un peu.

Dans le reportage, on le considère comme peintre émergent même s'il est sur le marché depuis dix ans. Si Sylvain Tremblay est un peintre "émergent", suis-je un peintre "enfuis en profondeur"? Je blague! Mais cela me fait réaliser combien la route est longue! Plus jeune, cela m'aurait un peu découragé, mais maintenant, j'ai mon temps... (enfin... ça me démange quand même!)

"Sylvain Tremblay est né en 1966 dans la ville de Québec au Canada. Il vit et travaille à Montréal. Peintre autodidacte, ses œuvres sur toile se distinguent par leur fini lustré, devenu une sorte de signature pour cet artiste.Tremblay crée de la texture sur ses toiles en y appliquant du Gesso, donnant un aspect sculptural à ses œuvres. Il y intègre aussi d’autres éléments, tel que du métal, du sable ou des textiles pour leur conférer un caractère urbain.
Sylvain Tremblay expose depuis les 4 dernières années tant au Canada qu`aux Etats-Unis, en Europe et en Asie."
source : Contrast Gallery, Bruxelles


* Personnellement, je me suis laissé séduire par ses toiles, même si, techniquement, il y a un élément "truciste" qui devrait me repousser, car je n'aime pas les "trucs techniques d'artiste" trop évidents, qui deviennent une marque de commerce et dont l'artiste ne peut se défaire par la suite. Mais dans son cas, son "truc" est, je dois l'avouer, intéressant. Ses personnages à la Giacometti sur fond de Klimt (quelques fois) sont intrigants.

http://http://www.contrast-gallery.com/expo-tremblay/expo-tremblay.php
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