samedi 29 septembre 2007

Dario Pegoretti



Dario Pegoretti

De retour de Las Vegas, ville culturelle par excellence (!), je retrouve mes pinceaux, avec une sérénité rassurante.
Cette ville me bouffe littéralement l'esprit. Je dois y aller à chaque année, pour un salon international Interbike, des fabricants de vélos et autres accessoires s'y rattachant. Bref, c'est mon travail de designer qui m'oblige à aller voir ce qui se passe dans le monde, dans ce domaine.

Mais, franchement, de voir ce qui se fait ne m'inspire pas. Pas qu'il n'y ait rien d'intéressant, bien au contraire, mais que si quelque chose a été fait... et bien c'est déjà fait! En fait je réalise que mon inspiration me vient d'ailleurs, de partout ailleurs que dans le monde du cyclisme.
Étant très sensibles à la problématique urbaine, les vélos de cette catégorie m'intéressent plus particulièrement. En terme de design d'objet, il y a beaucoup à faire et les bonnes idées présentées dans ce genre de salon ne manquent pas. Là, il y a matière à inspiration.
Mais graphiquement, c'est autre chose. J'ai l'impression, qu'à ce niveau, il y a un certain abandon de la part des grandes marques. On semble miser plus sur de meilleures spécifications techniques des vélos que sur l'esthétique. Pourtant, comme on le sait bien, l'esthétique est le premier élément qui attire l'oeil et donc l'intérêt.

Oui, mais la peinture dans tout cela?
Des peintres qui font des vélos, de vrais vélos, on pourrait croire que ça n'existe pas, mais, en fait, j'en connais deux : Dario Pegoretti et moi (!). Il y en a sûrement d'autres... Quoi qu'il en soit, Pegoretti est un artiste sculpteur, qui fait de "vrais" cadre de vélos, haut de gamme.
Dario Pegoretti a largement contribué à ce que sont devenus les cadres de vélo de course modernes sur le plan technique. Il a profité d’une formation auprès de Gino Milani, la référence parmi les plus brillants constructeurs de cadre italiens dans les années 70. Plus tard, Pegoretti était le premier constructeur à réussir les soudures TIG sans colliers sur des tubes d’acier à faible épaisseur de paroi. Durant une longue période, il était le constructeur attitré de bon nombre de coureurs professionnels.
Bon, certains pourraient critiquer son éclectisme visuel. C'est vrai, graphiquement, il s'en va dans tous les sens. Mais il faut reconnaître son audace. Le monde du cyclisme de route, surtout de course, est un monde très conservateur. Toutefois, lorsque l'on sort de la clientèle de compétition, tout en restant dans le haut de gamme, on rencontre un autre groupe de cyclistes, ceux qu'ont appel, dans le milieu, les têtes blanches. Ce sont les "Baby boomers" amateurs de cyclisme, souvent des personnes de profession libérale, appréciant l'art et la bonne cuisine (l'un allant souvent avec l'autre!).

Il y a deux ans, j'ai travaillé sur un premier projet de cadre artistique qui s'adressait aux mordus de vélo de montagne (Maadh 07). En fait, pas du tout la clientèle qui fréquente les galeries d'art! Pourtant la réception de ces cadres, mis sur le marché cette année, a été excellente. Nous avons donc réitéré l'expérience pour 2008 (Maadh 08).

Dès la semaine prochaine, je me lance dans l'habillage "artistique" d'un impressionnant cadre en carbone monocoque ultra-léger (860 g), une pièce d'art et de technologie à lui tout seul, destiné aux fameuses têtes blanches. Il sera en production pour la gamme 2009.
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