mardi 1 avril 2008

L'émanation mnémonique spontanée

« C’est un travail sur la mémoire architecturale, non pas dans son sens de construction, ni d'esthétique, mais sur l'émanation mnémonique spontanée, résurgence de la mémoire profonde de l'histoire vécue ou ressentie d'un lieu et d'une époque. »

Je me rends compte maintenant que tout mon processus pictural est en train de se cristalliser sur la mémoire inconsciente, instinctive et spontanée, celle qu’on ne peut expliquer mais qui est là, sous-jacente à chaque mouvement, geste ou décision que l’on prend.

À l’instar de la mémoire des métaux, par exemple, je crois que le corps en son entier acquiert une mémoire des lieux et du temps qui transcendent même la qualification de mémoire.

En stimulant le réflexe, le geste spontané, et surtout en se « débranchant » non seulement des contrôles de forme, de justesse mais aussi des normes reçues ou établies, il devient alors possible de retranscrire des images sans même les concevoir. Seule cette mémoire interne pourra s’exprimer et faire surgir des images peut-être floues, mais qui laisseront à chacun un espace interprétatif libre, pouvant réagir selon sa propre émanation mnémonique spontanée.

C'est peut-être pour cela que je me balade entre l'abstraction et le figuratif...

C'est peut-être aussi pour cela que je peins les yeux mi-clos, comme me l'a fait remarquer quelqu'un lors d’une performance publique. Je ne regarde pas vraiment ce que je fais, je le perçois.

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