dimanche 12 octobre 2008

Parlons design


Opus Cervin 09
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photo : Marc Dussault

Parlons design

LE BON VÉLO

Utopie ou fantasme absolu, mais un de mes buts, sinon le principal, en termes de design de vélo, est de créer LE BON VÉLO.
Nous vivons dans un monde où chaque objet a une fonction, une classification, une désignation. Et le monde du cyclisme n'y échappe pas, vraiment pas. Il y a autant de sortes de vélos que de sortes de cycliste. Vélo de route, de compétition, de tourisme, de ville, de plage, hybride confort, hybride performance, vélo de montagne, de cyclocross, de cyclosport, de "freeride", de "dirt jump", de "all-moutain", de "down hill", de piste, de triathlon, de "cross-country", etc. La liste ne semble pas en finir.
Mais quel est le vélo qui s'adresse au quidam, à la personne qui n'a aucune connaissance du sujet, celui-là même qui se dit un jour : j'ai besoin d'un bon vélo. Point.

Dans un magasin de vélo, le vendeur, s'il est consciencieux, servira au quidam un véritable questionnaire afin de déterminer exactement quel type de vélo cette personne à besoin. Mais voilà, cette dernière ne cherchait qu'un bon vélo. BON était le seul qualificatif qui correspondait à son besoin. C'était avant tout d'un VÉLO qu'il s'agissait.

Certes un vélo ne peut pas tout faire, bien sûr. L'hybride fût alors inventé afin de répondre à un certain besoin. Mais l'hybride, de mon point de vue, est une aberration. Mi-vélo de montage, mi-vélo de route, il n'est bon ni pour l'un ni pour l'autre. En générale utilisé en ville, il est "overdesign", donc trop lourd, flanqué souvent de gros pneus, voire même à crampon. On ne peut définitivement pas parler ici de BON vélo.

Qu'est-ce alors qu'un BON VÉLO? En vérité, je ne le sais pas encore. C'est le but de ma recherche. Ce que je crois est que ce dernier doit avoir des qualités fonctionnelles et émotionnelles. Les qualités fonctionnelles peuvent être contrôlées. Le choix de bons composants, de bons matériaux est une première étape. Bien sûr, la contrainte budgétaire est tout un défi. il doit être abordable. Mais pas trop! Pas trop? Oui, pour ne pas être de qualité inférieure, mais aussi parce que dans notre monde matérialiste, si un objet est bon marché, il n'aura pas de valeur et donc on ne le respectera pas. Et l'entretien d'un vélo est un gage de sa durée de vie et donc de sa durée d'utilisation. Donc cela me donne une petite marge de manoeuvre créative.
Qualités émotionnelles? Oui car si on est séduit par la machine, on aura alors beaucoup plus facilement l'envie de l'utiliser et, encore fois de l'entretenir comme il le faut.
Mon but avoué ici est de pousser l'utilisateur à choisir son vélo à la place de sa voiture. Une autre utopie? En Amérique du Nord... Peut-être.

Alors je crois avoir fait un pas dans la bonne direction. Ce n'est peut-être pas encore LE BON VÉLO, mais à voir les réactions que suscitent ce vélo, cela m'encouragent.
Dès sa sortie, le CERVIN a généré beaucoup d'intérêt et, ce qui me rempli de joie, par toutes sortes de personnes, dans divers groupes d'âge et dans divers milieux.

Opus Cervin 2009, disponible dès décembre 2008
www.opusbike.com

mercredi 1 octobre 2008

Fin de saison, début d'une autre



Fin de saison, début d'une autre

Enfin la fin de ma période la plus occupée de l'année : finalisation et présentation de la gamme 2009 des vélos Opus. Ce qui veux dire "sales meeting", salons à Montréal et à Las Vegas, catalogues, annonces magazines, site internet et autres éléments de promotion. Une véritable course contre la montre afin de respecter les échéances fixées par défaut par une industrie en pleine effervescence.
Bon, nous ne présentons pas de vélo à Las Vegas, mais assistons à l'un des plus gros salons du vélo. En termes de surface, c'est à peu près 3 à 4 fois le salon de l'auto de Montréal. Ce salon est précédé de deux jours d'essais dans le désert, non loin de Vegas. Essais routiers et essais en montagne. Cela nous permet de tester les vélos de la concurrence et de pouvoir évaluer, en quelque sorte, la qualité des nôtres. "Pas pire" ! Même qu'il y a de quoi se féliciter. On peut être très fier de nos vélos!

C'est une période de l'année où les idées fusent, jaillissent pour l'année suivante, c'est-à-dire 2010. De plus en plus le vélo urbain m'intéresse. J'ai aussi envie (peut-être même besoin) d'entremêler ma peinture avec le design de vélo. En fait, d'aller bien au-delà de notre exercice de style annuel qu'est le Maadh. Ce dernier remporte un fier succès et se vend très bien. Je compte maintenant explorer la voie des pièces uniques et, pour ce faire, exploiter le marché très haut de gamme de route. Et comme le secteur urbain est en explosion, dû au fait que la crise énergétique stimule les gens à s'intéresser au transport à propulsion humaine, il y a de vastes possibilités de développer des accessoires de cyclisme urbain très intéressant. À voir !

Et dans tout cela, je n'ai pas peint. Mais ma peinture est présente dans tout ce que je crée. L'hiver approche et je sais, par expérience, que je suis créatif, artistiquement, en saison froide !
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