lundi 27 avril 2009

Projet "ArtBike" - 2



Projet "ArtBike" - 2

J'avoue que contrairement à mes toiles, sur lesquelles je me lance allègrement et sans retenue, j'ai longuement hésité à poser le premier coup de pinceau sur ce cadre de vélo immaculé, couvert d'un apprêt blanc.
Je savais que la réaction de la surface serait différente, ainsi que la réaction même du médium. La peinture de carrosserie est très différente de l'acrylique. L'acrylique sèche de couche en couche. La peinture de carrosserie fait fondre les couches précédentes.
Ce n'est évidemment pas la même dynamique de mouvements que sur une toile. Et il faut penser en trois dimensions.
De plus, comme il s'agit d'un cadre en carbone monocoque de compétition, un cadre haut de gamme, il y avait le risque d'échouer. Il fallait que je me lance, que je découvre, et en même temps assurer un résultat.

Je sais maintenant à quoi m'en tenir. Je suis relativement satisfait de cette première expérience. Relativement car, en tant qu'artiste, étant constamment en recherche, j'ai du mal à me dire que l'oeuvre est achevée. Pas que ce cadre soit inachevé, mais il s'agît du point de départ d'un processus.
Il reste maintenant à le rapporter à l'atelier de peinture pour qu'il reçoive une couche de vernis, ainsi que son écusson Opus.
Pour l'information géométrique, il s'agit d'un cadre de 55 cm tube horizontal, 52 cm tube de selle centre à centre, et 56 cm centre à top.

J'ai un autre cadre préparé pour une seconde expérience. Toujours un cadre en carbone monocoque. Il est différent de formes. Cette fois-ci avec fourche tout carbone. Il y a donc une continuité visuelle à développer.
La beauté du monocoque carbone, hormis ses qualités techniques, sa légèreté, sa rigidité et ses performances, est qu'il n'y a pas de soudure et donc, les intersections des tubes sont fluides.

Par contre, le point négatif est que le solvant de la peinture de carrosserie produit des gaz volatils forts. Donc, plus question de faire cela à la maison, mais plutôt dans un environnement contrôlé et ventilé.

Projet "ArtBike"

mercredi 1 avril 2009

Projet "ArtBike" - 1



Début du projet "ArtBike". Le nom est un jeu de mot phonétique issu du mot allemand "arbeit", le travail. Selon la définition de Wikipedia, le "Travail", dans le milieu de l'art contemporain, désigne à la fois l'oeuvre en cours de création mais aussi l'ensemble de la production d'un artiste.
Cette dualité de définition permet en fait d'insister sur la notion d'élaboration permanente (ou work in progress).

C'est donc un travail en progression que j'entame dès maintenant. Il s'agit de créer des oeuvres originales sur des cadres de vélo. Jusque-là, rien de bien nouveau. Mais ce que je veux arriver à faire est de trouver l'équilibre entre l'oeuvre originale et la production, afin d'offrir aux amateurs d'art et de cyclisme la possibilité d'avoir une oeuvre unique, mais dans la taille de cadre appropriée.

Comment? Reproduction? Non. C'est en jouant sur un de mes possibles défauts qui est la répétition. En peinture, j'ai tendance à faire des séries (www.alec5.com). Cela vient du fait que, pour casser le syndrome de la page blanche, je pars de front plusieurs toiles en même temps. Ou, dans d'autres cas, cela me permet d'essayer de mettre en valeur un détail d'une toile que je suis en train de faire, sur une autre toile. Bref, il arrive que certaines toiles s'enchaînent au point où l'on pourrait faire des suites, sortes de "multiptyques".

Partant de cette façon de faire, je me suis dit que je pourrais appliquer cette approche sur les cadres de vélo en développant deux ou trois styles par exemple. Ainsi l'amateur pourrait choisir un style d'habillage et la taille de son cadre. Il en résulterait quand même une oeuvre unique à chaque fois.

Bon, il faut maintenant que je me lance. Il va falloir apprivoiser cette nouvelle surface en trois dimensions. La peinture elle-même, à une qualité très différente de l'acrylique que j'utilise sur les toiles conventionnelles. Cela va-t-il influencer le style? La technique va-t-elle changer? Probablement.
Avec l'aide de Jean-François Thibeault, de Exor Peinture, on va développer les techniques nécessaires afin que le résultat rencontre la qualité de finition maximum que peuvent attendre les amateurs de vélo haut de gamme.

Donc : Suite au prochain épisode!
Projet "ArtBike"