vendredi 18 septembre 2009

Métier galeriste


En ajout de l'article du "Vadrouilleur urbain": "Métier galeriste"

D’abord, il y a ces galeristes qui se foutent éperdument de l’artiste. Ils ne voient que multiplication d’inventaire et de choix. Ainsi, sous prétexte d’offrir de la diversité à leurs clients, leurs galeries sont d’un éclectisme à faire vomir. Si ce n’est pas en plus d’un manque flagrant de sensibilité et de connaissance artistique.

Il y a aussi ces galeristes qui se prennent pour des mentors et qui tentent de « formater » leurs artistes, afin de répondre plus adéquatement à leur clientèle. Je me dis que si un tel galeriste se sent obligé de modifier la pratique de son artiste, c’est que quelque part, il n’a pas su le choisir, ce qui dénote un manque de jugement évident. Et si même il a su déceler le potentiel d’un artiste, de quel droit se permet-il de dire quoi faire, quoi peindre et comment le peindre. J’ai eu le déplaisir de rencontrer plusieurs de ce genre de galeristes. Je ne les ai jamais rappelés.

Mais il y a aussi ces rares galeristes qui ont clairement une direction artistique. Que l’on aime ou pas, ils ont le mérite de l’intégrité de leur choix. Lorsqu’on entre dans leur galerie, il n’y a pas un étalage d’artiste, même si leur « écurie » regorge de talents. Il y a avant tout une ambiance, un tout visible et ressenti.

Tant qu’aux pique-assiettes que l’on retrouve effectivement dans chaque vernissage, je les vois comme un mobilier presque utile à la mise en place et à l’ambiance du décor de tels événements. C’est un peu comme un restaurant : si celui-ci est vide lorsqu’on y rentre, on aura immanquablement un a priori défavorable. Et puis, d’un point de vue humanitaire, pour ces groupes migratoires qui se retrouvent de vernissages en vernissages, c’est un peu leur façon de vivre leur vie sociale qui autrement serait peut-être inexistante. Finalement, depuis le temps que je fais des expositions, ils ne me gênent plus. Il y a même une certaine relation symbiotique à l’image du pachyderme qui se fait bichonner par ces oiseaux déparasiteur.
Je suis méchant à l’endroit de certains d’entre eux, surtout ceux qui fréquentent indistinctement les vernissages, les lancements de disque, de livres, les premières médiatiques en tout genre. Mais pour d’autres, je sais qu’il y a un réel désir de se retrouver exclusivement dans le bain chaud et réconfortant des arts visuels, et rien que pour cela, je garde une certaine tendresse envers eux, les saluant de fois en fois.

Bref, un milieu où il y a de tout pour tous. Il suffit de faire ces choix.

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