mercredi 14 octobre 2009

Il y a ceux qui Consomment et ceux qui Cultivent


Violons sur le toît
acrylique sur toile - 2009 - 24" x 36"

série "Hors Série" www.alec5.com


Il s'en est fallu de peu — et rien n'est gagné encore — pour que je replonge dans l'habitude picturale, dans la routine gestuelle, dans ma poutine factuelle. Rassurant terrain connu? Certainement! Besoin d'un ailleurs? Certainement aussi! Mais comment changer sans se perdre? Comment toucher autre chose, changer de direction, sans muer de peau au point de ne plus se reconnaître et pire, que l'antécédent s'en retrouve relégué au statut de l'obsolescence?

Pourquoi en arrivé à avoir peur du changement? Pourquoi le changement serait-il obligé, d'ailleurs?
Une idée, une réflexion m'est venue :
Il y a ceux qui Consomment et ceux qui Cultivent.
Ceux qui consomment en veulent toujours plus et c'est ceux-là mêmes qui poussent sans répit à ce que les choses changent, car ils croient fuir ainsi une certaine lassitude du connu. Mais prennent-ils le temps de connaître?
Ceux qui cultivent sont plus patients. Ils absorbent tout autant qu'ils régurgitent en manières diverses tout ce qu'ils ont absorbé. Ils cultivent leur culture!

Mais notre vasque sociétale, étant basée sur l'économie, préconise paradoxalement la consommation. Il faut donc constamment que de nouveaux objets de désirs apparaissent afin d'alimenter le tison ardent de la consommation. Le stigmate le plus flagrant de cette mécanique inaliénable est l'éclectisme grandissant en tous domaines. Tout est devenu "pizza toute garnie". Il faut qu'il y en ait pour tout les goûts, tout les styles. C'est la grand-messe du « multi-genre », de la « variété », de la « pluralité », de la « multiplicité ». On a plus peur du mélange. Pour certains, cela offre un foisonnement de voies créatrices possibles. Pour d'autres, c’est l’abolition des limites. Et c’est tant mieux! Certes tous doivent pouvoir y trouver leur compte, mais comment découvrir son réel plaisir lorsque tout se confond, tout se mélange, tout ne goûte plus rien de spécifique, mais un peu de tout? Il nous est offert des parcelles sporadiques et éphémères de plaisirs visuels.

D'un autre côté, cultiver sans cesse le même terrain, inlassablement la même plante, fait en sorte qu'on maîtrise de mieux en mieux sa croissance. Mais peut-être au détriment de toutes les autres possibilités qui jouxtent ce terrain? Faut-il alors absolument tout essayer? Ou faut-il se contenter de... soi? Car quoi que l'on fasse, cultiver ou consommer, il s'agit avant tout de soi.

Alors qui suis-je?

1 commentaire:

Unknown a dit…

tant de questions.. autant de réponses. et moi.. qui suis-je ?