lundi 29 novembre 2010

Toiles en mouvements

Ce que j'aime le plus, en création, c'est projeter des idées, associer plusieurs domaines qui ne semblent pas de prime abord compatibles. Toujours se demander où on pourrait aller avec un concept. Dans cet ordre d'idée, je m'étais déjà dit que, si je recommençais un jour à faire de la musique, ce serait pour explorer la possibilité de mettre mes oeuvres picturales en musique. Plus de chansons, de textes, ni de pièces binaires, ou ternaires, montées sur un canevas pop, jazz ou autres... Non. Plutôt créer des sortes de trames sonores associées au visuel, à l'instar des musiques de film, peut-être.

En fait, même lorsque je composais de la pop, je travaillais en couches successives, j'ajoutais au fur et à mesure (c'est le cas de le dire) des instruments, des teintes et des rythmes. Mais je me restreignais peut-être au format.

Dans le cas de transcrire mes toiles en musique, ce serait beaucoup plus libre. Véritablement traité de la même façon que mes peintures et dans la même démarche, soit L'émanation mnémonique spontanée, le questionnement et l'observation du temps et des lieux par la mémoire spontanée résurgente.

Alors au-delà de ce concept, je me suis demandé si on pouvait aller plus loin encore : Que donnerait ma démarche picturale en danse contemporaine? L'émanation mnémonique spontanée pourrait-elle être un bon concept à traiter en mouvements? Je crois que oui, car dans ma peinture, dans son processus d'exécution, il est justement question de mouvements, de déconnexion de l'intellect pour faire resurgir la mémoire corporelle.

Mes toiles en décors, des transparences, des mouvements, une trame sonore...

Alors avis aux chorégraphes...

À lire aussi : L'émanation mnémonique spontanée chorégraphiée

jeudi 25 novembre 2010

La sauce à spags

C'était un samedi soir. Une fondue au fromage se profilait à l'horizon. "comfort food" nécessaire en cet automne chargé. Puis le vent à tourné. « Et si on se faisait une méga "sauce à spags"? » Et quand je dis méga... Un chaudron de 60 livres d'une abondance de légumes, de viandes, de tomates, d'ail et d'épices... Bon, c'est bien plus d'ouvrage qu'une fondue, mais avec un petit verre de rouge et un fond de jazz, cela soigne les plus profondes remises en question.

Car par ces temps changeants (comprendre : saison), la fatigue et paraît-il le débalancement hormonal dû au stress professionnel aidant, les pensées sont chamboulées, bousculées et hors proportions. Et comme mon univers de travail ne semble plus sied à ma sensibilité momentanément fragilisée, les idées vont dans tous les sens.
Et c'est sans parler du clivage linguistique de cet univers qui se fait sentir de plus en plus car les sensibilités culturelles sont résolument différentes. Et titillant un degré très raffiné de concepts et de visions, je réalise que les murs se déplacent tout seuls sans même que j'ai besoin de les frapper.
Il y a chez moi un trop plein, un certain raz-le-bol de devoir constamment défendre des concepts qui me semble tomber sous le sens humain, sensible et logique, mais qui n'ont pas leur place dans les canevas commerciaux et les mesures de rentabilité.
Il y a aussi le fait que de sentir le vent qui tourne avant même le premier souffle d'air est particulièrement dur a expliquer, valider, quantifier et comptabiliser. Je ne peux rien contre des esprits comptables. Pourtant le passé m'a plus d'une fois donné raison. Mais c'est le présent qui compte (le présent qui compte!) et moi je vis dans l'avenir des tendances, j'évolue dans l'horizon des consciences...

Bref, cette sauce est on ne peut plus réconfortante car ici on bouscule les conventions en ne suivant aucune recette, on dérange les traditions en créant l'excès, la surcharge et la démesure, on fait fit du regard oblique des gens bien pensants, car personne derrière nous n'est là pour critiquer la façon de faire. Et surtout, surtout, on a foi en l'issue du processus car de toute façon, elle va être divine cette sauce!

Et pour la petite histoire, même par moins cinq, la sauce ayant passé la nuit dehors, au matin elle était encore tiède. Y avait-il le feu de la passion dans cette sauce? Certainement!

mardi 23 novembre 2010

L'effet de compression

Opus Nuovella 2011
Je suis en train de vivre une chose d'étrange : L'effet de compression. À peine avons-nous lancé, l'équipe r&d d'Opus, la gamme 2011 des vélos, auprès des détaillants en salon, puis auprès du public en catalogue et en site, nous voici à présenter les dessins de la gamme 2012 aux représentants.

Opus Vivace 2011
Les autres années, le laps de temps entre les lancements et les présentations d'année suivante était plus grand. Mais Opus prend de l'expansion et on nous fait appuyer sur l'accélérateur. D'ailleurs c'est beaucoup pour cela que je me sens épuisé en cette fin d'année car au lieu de finaliser les concepts en trois mois, j'ai dû le faire en trois semaines... En plus de finaliser le nouveau site internet Opus qui suivait le catalogue Opus 2011.

Opus One 2011
Autant la gamme 2011 est un succès, peut-être même la meilleure réception depuis le début du projet Opus, autant la gamme 2012 a laissé les représentants perplexes, douteux, presque froids. Un vrai coup de batte de base-ball dans les tibias, stoppant note élan, et, je dois l'avouer, brisant mon énergie.
Je me suis demandé pourquoi une telle réaction, alors que je pense faire une évolution marquée du style de la gamme d'année en année.

Opus Nelson 2011
La réponse m'est très vite apparue. Je vis et côtoie les modèles durant près de six mois avant de les lancer. Même une année dans certains cas, car j'ai des flashs très tôt dans le processus qui me font dessiner des modèles bien avant que l'on songe même les intégrer dans la gamme.

Les représentants vivent avec ces modèles que depuis un mois ou deux au plus, et bham! On leur balance une nouvelle gamme 2012 avec certains changements assez marqués. Ils n'ont pas eu le temps de digérer 2011, de prendre du recule, voire de se lasser, qu'on arrive avec autre choses.

Opus Ivanna 2011
Ai-je dessiné 2013? Non, bien sûr. Suis-je allé trop loin? Je ne pense pas. Alors que faut-il faire? Laisser passer et avancer? Ils auront alors eu le temps de prendre le recul que j'ai, que toute l'équipe a?

Malheureusement, je vis dans un milieu évidemment commercial où ces conceptions trop abstraites du temps et de son l'influence sur les perceptions n'ont pas leur place...

Imaginez comment je me suis débrouillé pour expliquer cela avec mon anglais déficient... Je l'ai fait en français, traduit comme se peut par mes collègues. What does he mean?

mercredi 17 novembre 2010

Peindre à deux

Violons sur le toît
acrylique sur toile - 2009 - 24" x 36"

série "Hors Série" www.alec5.com
 

Première toile en collaboration avec mon fils, alors âgé de 5 ans (et demi, faut-il préciser!).

Il y a là une leçon de liberté. Pour lui, évidemment car pouvoir (enfin) se lâcher sur une vraie toile est toute une expérience. Mais une leçon de liberté surtout pour moi. De le voir aller, un peu timide au début, puis sans aucune inhibition par la suite, réalisant peut-être que le médium et la surface permettent bien plus qu'il n'y paraît, était stimulant.

Nous avons peint simultanément et, des deux, c'est moi qui me suis senti un peu bousculer par ses élans créatifs. Mais nous avons découvert un respect de nos gestes et intentions qui s'est affiné avec l'exécution de cette toile.

Il y a quelque chose de "Chagalesque" dans son ciel. Pensait-il alors au souvenir de cette gigantesque fresque au plafond de l'Opéra Garnier, à Paris, qui l'avait tant fasciné?

Ses personnages fantomatiques, son soleil vert et cette toiture que j'ai à peine soulignée, il y a là tout un univers qui est le sien mais qui tente de se traduire à la façon de "papa", car il m'a vu peindre depuis toujours. La générosité, l'engouement et la joie qu'il avait de peindre était communicatif.

mercredi 10 novembre 2010

Les couleurs vives

J'avais fait l'expérience de murs aux teintes variées. Au "Va -et-vient", il s'agissait d'un mur de brique ayant vécu des couches de couleurs sombres et successives. À la Tohu, on avait même refait peindre tout un pan de mur en gris anthracite, afin de faire ressortir la série usine. L'effet était magnifique!

Mais jamais mes toiles ne se sont retrouvées accrochées sur des murs aussi colorés. Je suis agréablement surpris de les voir aussi bien réagir sur les murs aux couleurs vives du Studio Bizz.

mercredi 3 novembre 2010

Accrochage

Ça y est, les toiles sont accrochées au Studio Bizz! C'est toujours un exercice difficile. Pas seulement physique, car il faut être un peu acrobate, un peu équilibriste, un peu bricoleur, un peu designer, un peu graphiste... Mais aussi intellectuel, car l'impression générale, les juxtapositions, les emplacements, la lecture d'ensemble de l'exposition, tout cela compte pour beaucoup. Or, lorsque l'endroit a une configuration complexe, c'est plus... complexe! C'est un jeu de choix et de compromis. C'est aussi difficile que de choisir 12 ou 14 pièces musicales pour un album alors que l'on en a pour un coffret! Lesquelles parleront le plus à l'observateur, au visiteur?

Mais il y a moment où il faut laisser aller les choses. Les dés sont jetés. Alors, bienvenue au vernissage ce vendredi 5 novembre, à 18h!

du 3 novembre 2010
au 30 janvier 2011
VERNISSAGE
vendredi 5 novembre, 18h

Studio Bizz
551, avenue du Mont-Royal E. 3e étage
Montréal, H2J 1W6