dimanche 21 avril 2013

L'atelier

Depuis le temps que j'en rêvais... C'est chose faite!

Après plusieurs mois de labeur où je me suis transformé en menuisier, électricien, peintre en bâtiment, ébéniste, voici enfin mon nouvel atelier.

Enfin je vais pouvoir refaire des grands formats, enfin je vais pouvoir accueillir les gens comme il se doit pour des visites d'atelier sans avoir la gêne de présenter mes toiles dans ce qui était une véritable "Batcave" au plafond bas, sans lumière et sans recul.

Mais c'est surtout la création d'un espace qui respire, d'un espace des "possibles", là où je vais pouvoir expérimenter bien plus que ce que je ne pouvais faire jusqu'alors.

Il y a bien longtemps, j'avais un atelier suffisamment grand pour pouvoir travailler plusieurs toiles de front, expérimentant sur l'une ce que je découvrais sur l'autre.

Cette dynamique créative me manquait. Je vais pouvoir mettre plus d'amplitude, plus de mouvements.
Je vais pouvoir aussi mettre au point le projet électro-acrylique...

Par contre, ce qui est très intimidant, c'est que cet espace respire le neuf, le blanc, le propre... Peur de faire des taches? Oui, mais il va bien falloir qu'il y en ait, il va falloir que ça vive, que ça crée. C'est la première fois que je me retrouve dans un espace qui n'a pas de vécu.

C'est ce qui est paradoxal par rapport à ma démarche qui est d'observer et de ressentir l'histoire des lieux, des objets, des gens par leur émanation mnémonique. Ici, il n'y a aucune histoire. Tout est à faire, tout est à vivre. Bien sûr, nombre d'objets hétérocycliques et désuets y prendront place, comme des témoins du temps qui m'apporteront, par leur propre émanation, leur histoire et leur vécu. Ils transmettront, je l'espère, cette vibration du passé qui alimente ma peinture.


Visites d'atelier sur rendez-vous
info@alec5.com


vendredi 19 avril 2013

Bruckner, la 6e

Bruckner, la 6e  2013  48" x 72" (121,9 cm x 182,9 cm)

Mercredi dernier, j'ai été invité à performer en direct lors d'un cocktail offert par BBA à ses clients. BBA est une entreprise de génie-conseil et est un des commanditaires de longue date de OSM.

Ce soir-là, au programme, il y avait Rossini, Beethoven et surtout Bruckner, le tout, dirigé par Maestro Nagano. Pourquoi surtout? Parce que j'adore Bruckner. Je suis amateur de musique classique, surtout 19e, début 20e.

En plus de pouvoir peindre durant la soirée, BBA m'a offert une petite place au concert... Pour moi, c'était mon baptême de la nouvelle salle de la maison symphonique.

Tout dans cette salle respire, autant le bois, la lumière que la sonorité... Surtout cette sonorité parfaite. Le moindre détail, la moindre intention musicale est transmis avec précision et amplis l'espace généreusement. À croire que le volume de la salle se modifie en fonction de l'amplitude sonore. C'était envoûtant!

Étrangement, même si la toile a été avant le concert, peut-être sachant qui s'agirait de Bruckner, le visuel s'est harmonisé avec la texture musicale. 
Ô combien j'aurais aimé peindre carrément durant l’exécution de la symphonie n° 6 de Bruckner! Cette symphonie est, selon, les experts, la moins remaniée de ses oeuvres. Elle est plus concise, plus directe, plus spontanée. Ah bon? Il y a pourtant là un travail d'arrangements complexes et riches, des contrastes subtils tout autant que forts. Si cette œuvre est issue d'un jet spontané, que dire des autres!

Dans un sens, et en toute humilité, ma petite oeuvre a en quelques sortes la même démarche. Écrire spontanément sur la toile vierge une histoire qui se tienne, en se lançant, corps et âme au risque de se tromper, au risque de diverger, au beau risque de voir sa toile s’échapper du geste et devenir quelque chose d'autre, par elle-même...

Mon fantasme : Créer une oeuvre, reproduite sur écran géant, en symbiose avec un orchestre symphonique!